mercredi 27 mai 2009

Azumino / Ogurayama Farm / 17>24 mai 2009

400 happy wwoofers can't be wrong
Ce pourrait être le slogan de l'Ogurayama farm, où une dizaine de carnets d'invités porte les empreintes de leurs passages.
"Le jus de pommes, c'est délicieux!!!"
On n'aura pas coupé à la règle, en y laissant une petite trace en forme de réclame, un peu malgré nous :
http://www.youtube.com/watch?v=-HOyJM19rHI&eurl=http%3A%2F%2Ftsuiteruogurayama.blog81.fc2.com%2F&feature=player_embedded
C'est réalisé par Terumi (Madame Matsumura), la publicitaire en chef, et c'est furieusement japanese style.
De haut en bas, la famille Matsumura:
Akio, le chef du clan : comme des millions de garçons de sa génération, il a dû se rêver en Bob Dylan. Il y a 8 ans, il a monté son élevage de pommes. Il pousse la chansonnette à l'occasion. Celle qu'il nous a chantée était de son cru. Elle parle de pommes (ringo en japonais) bien entendu...
Huwa, le fils aîné, Towa, le benjamin, dans les bras de sa mère, et Wara, la cadette. Le kanji "wa" signifie "paix"... Fumama, la mère du chef... de loin la plus rock'n roll... elle assure le spectacle autant dans sa cuisine qu'autour de la table...

Azumino / Ogurayama Farm / 17>24 mai 2009

Apple Blossom Pour éviter au pommier de donner des fruits rabougris et farineux et lui permettre d'en offrir de bien gros et juteux, on lui prodigue un petit rafraîchissement printanier. On appelle ça le thinning.
Hidemitsu nakatake, Hide-san, "the green captain" Mister "baby-sitter" de wwoofers, un rôle qui lui va comme un gant...
Rumiko Ikeda, Rumi-Pon Son cœur balance entre le Kyushu* où elle est assistante maternelle, et l'Oregon où vit son petit ami... Japonais. * la troisième plus grande et la plus méridionale des quatre îles principales du Japon.
Mieko Yamamoto Il y a un mois, elle a quitté la vie de bureau tokyoïte pour la vie à la montagne. Aujourd'hui, elle ne veut plus entendre parler de Tokyo, et aimerait s'installer à la campagne.

Azumino / Ogurayama Farm / 17 > 24 mai 2009

French Touch Anaïs et Job, wwoofers professionnels. Pour en savoir plus : http://onclepom.u7n.org/nanouche/

Togura-kamiyamada-onsen / 16 mai 2009

Avant le grand saut...

Togura-kamiyamada-onsen / 16 mai 2009

Wedding party! Il y a 7 ans, on s'est rencontrées en Irlande. Shiho adore le fromage, la choucroute et la bière... ça crée des liens. Elle rêvait alors de rencontrer un Français. Elle est aujourd'hui mariée depuis deux ans à Tatsuya Maeyama, et maman depuis 8 mois de la petite Kaede. N'ayant pas pu fêter ça à l'époque, la famille du marié a donc organisé le 16 mai 2009 un repas dans les règles de l"art...

Togura-kamiyamada-onsen / 16 mai 2009

P. S. : Special guests Martine Aubry et Laurent Fabius discutant motions devant un auditoire en délire.

lundi 25 mai 2009

Kirishima / Takachiho-no-mine / 12 mai 2009

You're in the army now

Entraînement des nouvelles recrues de l'armée japonaise

Ils n'ont pas l'air très dégourdis, ils n'ont pas l'air très affûtés, mais pour affronter les troupes moribondes de Kim Jung-il, ils feront bien l'affaire.

Kirishima / Takachiho-no-mine / 12 mai 2009

Keisuke et Hiroko
Kirishima mon amour

Io -Jima / 18 avril > 10 mai 2009

IO-JIMA

Io-jima compte une centaine d'habitants, de vaches, de paons, multicolores ou blancs, de gros corbeaux, de gros aigles, et toutes sortes d'oiseaux qui piaillent à longueur de journées.

Io-jima est recouverte en grande partie de champs de bambous creusés en galeries façon labyrinthes par ses habitants. Comme la quasi totalité des Japonais, ceux-ci raffolent des pousses de takenoko, et vivaient encore de sa cueillette il y a peu. Aujourd'hui, la manufacture de bambous a fermé, remplacée par rien, et les Japonais mangent du bambou chinois ou philippin.

Io-jima, c'est par là :

http://maps.google.fr/maps?t=h&hl=fr&ie=UTF8&ll=30.784327,130.29572&spn=0.037458,0.11055&z=13

Io-dake

L'ILE DU SOUFRE

Le village de Io-jima s'enroule autour d'un volcan appelé Io-dake. Dernière éruption en date : 1935. Les sentiers défoncés qui mènent à son cratère baignent dans les fumerolles et embaument le soufre. Le Io-dake nourrit des bassins d'eaux chaudes qu'on appelle onsen, et le soufre qui s'en dégage colore la mer en ocre, c'est très joli.

Io-jima a connu sa ruée vers l'or : après la Seconde Guerre Mondiale, des centaines de Japonais sont venus y chercher fortune en forant son sol gorgé de soufre – Io-jima comptera alors jusqu'à un bon millier d'habitants. Et puis, au début des années 70, c'est LA CRISE, les compagnies se barrent pour des sites d'extraction moins onéreux, et des centaines de nouveaux chômeurs avec.

Au-dessous du volcan

L'ILE DU MONDE DES DEMONS

Io-jima est hantée. Et ses démons s'appellent moren. Personne n'en a vu, mais beaucoup en ont senti la menace, par une nuit sans lune, après s'être trop attardés dans la montagne. Divers sons de cloches circulent au sujet des moren. Lors de la dernière guerre, des corps de soldats de la Marine flottaient sur la côte ou gisaient sur les rochers, à la vue de tous. Une légende serait née de ce spectacle peu ragoûtant, et les moren seraient les fantômes de ces marins morts au combat maudissant les vivants. Mais certains anciens affirment en avoir entendu parler, petits, bien avant la guerre. Comme pour l'Ankou en Bretagne, ou Emile Louis dans l'Yonne, ce ne serait donc qu'une bonne vieille légende populaire de plus, à l'usage de l'adulte soucieux de soigner le môme dissipé sans recourir à la trique.

Kiyotaka Taniguti

Ashes of Time

Io-jima est peuplée pour moitié de petits vieux. Autant de patients que l'infirmier de l'île, Taniguti, suit assidûment, seul, avant leur dernier voyage. A priori, c'est un vrai sacerdoce au vu de la rusticité de l'équipement dont il dispose – on se croirait dans un hôpital français, c'est dire. Mais ça va parce que des patients, il n'en voit pas tous les jours – ça le change des urgences de Kagoshima où il travaillait avant. Ça lui laisse donc pas mal de temps morts. Du coup, il fume autant que le Io-dake, à en gaver les cendars du Center*...

Quand son cas est jugé trop critique, on renvoie le petit vieux se faire soigner sur le continent. Si le temps le permet, si une tempête ne pointe pas le bout de son nez. Et s'il est déjà trop tard, on doit tout de même embarquer le mourant pour Kagoshima : la crémation traditionnelle est interdite sur l'île depuis une quinzaine d'années. En 13 ans, Taniguti en a donc vu défiler un bon paquet comme ça, quitter l'île entiers, et y revenir dans de petits cendriers.

*Le Center est un édifice des plus soviétiques à l'extérieur, mais tout à fait japanese style à l'intérieur. Il regroupe en son sein salles de réceptions, de réunions, de spectacles, d'attente; cuisines, onsen, infirmerie, bibliothèque, musée... et dortoir les jours de tempête.

Shatoshi & Mariko Hidaka

La Vie Moderne

Shatoshi et Mariko Hidaka. Ils étaient beaux, jeunes et intelligents. A 25 ans, sur le continent, lui était ingénieur chez Panasonic, à travailler sur les prototypes des magnétoscopes qui allaient inonder le marché français sous Mitterrand –, et elle était institutrice. Un jour, ils ont décidé de monter une ferme à l'américaine sur une île qui, à l'époque, ne jurait que par le soufre, le bambou, les patates douces et la pêche, of course. Ils ont fait venir les premières vaches et édifié les premiers bâtiments de ferme que l'île ait jamais vus. Les tempêtes, les typhons, et autres caprices du temps n'ont pas eu raison de leur ténacité. L'isolement, l'incompréhension des insulaires et la modestie des moyens non plus. 35 ans ont passé. Et ils sont toujours là. Beaux, jeunes et intelligents.

Sakuta Yuuya

Midnight Cow-Boy

Il aurait pu aisément devenir mannequin. Le voilà garçon de vaches. Sakuta est un gars qui n'en veut. Décider à 22 ans de devenir le second fermier de Io-jima, il fallait oser. Aidé les premiers temps par Shatoshi et Mariko, c'est désormais seul qu'il élève ses cinq bovidés. A terme, il compte agrandir son cheptel, puis envoyer ses bêtes défiler en beaux morceaux sur les étals des bouchers du marché de Kagoshima. Si Shatoshi et Mariko prennent un jour leur retraite, il y a fort à parier qu'ils lui repassent le flambeau.

Hiroaki Tateoka

Iron Man

« I'm not used to walk. » Hiroaki Tateoka. Hiro pour les intimes. 48 ans, et une énergie phénoménale. On est vernis, il s'est claqué la cuisse avant notre arrivée. Du coup, faute de sport, il nous a ouvert grand les portes de Io-jima, rencardés avec un nombre invraisemblable de gens, invités à toutes les fêtes et à tous les événements. Cerise sur le gâteau, dans la même journée, il nous a permis de fouler le sol lunaire de Chin Io-jima*, avant de nous guider jusqu'au gros trou qui fume : le cratère du Io-dake. Ce qui est formellement interdit. Cet homme est fou, et on n'a pas fini d'en parler.

*Chin Io-jima (la nouvelle Io-jima) est un petit îlot inhabité, qui a émergé au large de Io-jima il y a 70 ans.

Akari Tateoka

L'électron libre

Dans la famille Tateoka, voici la fille. Akari Tateoka. 14 ans. « Akarii » signifie « proton » en japonais. Inutile de chercher qui lui a trouvé un prénom pareil – très joli au demeurant. Contrairement à nous, Akari n'aime pas trop son père, ce qui paraît normal pour une fille de son âge. Et contrairement à lui, elle ne manifeste qu'un goût très modéré pour les sciences, ce qui ne paraît pas plus étrange. Aux mathématiques et à la géologie, Akari préfère les anime*, les manga, et les romans fantastiques. Elle écrit elle-même des nouvelles de ce genre, et rêve d'en faire un jour son métier. Elle est bien cette petite.

* et notamment Higurashi no naku koro ni (littéralement « Quand les cigales pleurent »), Hinamizawa, le village maudit (pour la version française), véritable phénomène ici...

Ken Arima

The Single Man

A 33 ans, Ken vient tout juste d'arriver sur l'île pour y enseigner l'anglais. Muté par son académie, il devra donc honorer un contrat d'un à trois ans avant de retourner sur le continent. Ou sur une autre île. C'est le lot des profs de l'académie de Kagoshima. Etudiant à Sciences Po, il souhaitait devenir journaliste. Pas assez brillant – c'est lui qui le dit –, il est devenu enseignant. Qu'à cela ne tienne, son rêve reste le même : éveiller les esprits – ceux de la plupart des Japonais étant trop sclérosés selon lui.

Ryota Kakazu

Zion

Io-jima compte 12 profs et 20 élèves à la Primary and Junior High School, l'équivalent du primaire et du collège ici. Parmi eux, 10 enfants de profs, 5 natifs, et 5 élèves qui, comme Ryota, ont décidé de quitter Babylone pour vivre un an ici. Mais si d'autres ont fuit la grande ville pour problèmes personnels ou relationnels, Ryota, lui, est venu pour parfaire sa maîtrise de l'instrument-roi ici : le djembé.

Ken Tokuda

Tam-Tam Mandingue

Ken Tokuda. 40 balais. Il en avait 25 quand il a rencontré Mamady Keita, un roi de la percu venu visiter Io-jima. Et ce fut déterminant. Aujourd'hui, c'est le prof de djembé officiel de l'île. Il se dit soucieux de transmettre les valeurs et l'esprit que véhicule la culture traditionnelle africaine. Heureux de vivre de sa passion, celle-ci ne présente pourtant pas que des avantages : il doit constamment partager son temps entre Kagoshima – où il vit –, Takeshima et Io-jima... où il est né et a toujours vécu. Il se souvient du temps où il ne tapait pas encore sur des peaux de chèvres, mais sur des pastèques... C'était un jeu auquel il se prêtait, petit, avec ses potes, sur la seule et unique plage de l'île... Il y a quinze ans, les élus du continent ont décidé d'agrandir le port de Io-jima. Et la plage a disparu sous le béton.

Takeshi Yokoyama

L'ami des mamies

Il y a 5 ans, Takeshi cumulait 2 mi-temps à Kagoshima. Un dans le bâtiment, un autre dans l'équipe de foot pro des Icihara Fulukawa. C'est à cette époque qu'il a découvert Io-jima, ses habitants... et le djembé. Un jour, une bonne âme lui a légué sa maison sur l'île. Aujourd'hui, à 34 ans, c'est une figure incontournable du village, aussi à l'aise avec les anciens – les mamies l'adorent – qu'avec les jeunes pousses. Prof de djembé le matin, docker le midi, tailleur de bambous l'après-midi... ici, Takeshi se démultiplie, bossant chaque jour comme un dingue pour faire vivre son île, et en préserver la beauté.

Keisuke Yajima

Le Messie

Keisuke aura grandement facilité notre intégration sur Io-jima, dès notre arrivée. C'est devenu un ami depuis. Il étudiait les Sciences Humaines à Kagoshima quand, il y a 3ans, il a changé de cursus pour passer 6 mois à la Djembé School*. C'est comme ça qu'il a connu Io-jima, ses habitants, et qu'il est devenu l'ami de Takeschi... Il y revient donc souvent, quelques semaines, pour y bosser (tonte des pelouses, coupe des bambous, élagage et compagnie) et passer du bon temps, évidemment. Mais il ne compte pas s'y installer pour autant. Après s'être vu vivre à Tokyo, un temps, avoir passé quelques mois à Los Angeles et préféré vivre à Kagoshima, sa ville, il compte maintenant mettre de l'argent à gauche afin de s'envoler pour l'Europe. Il y sera bien accueilli.

*La Djembé School

Il y a quinze ans de ça, un percussionniste guinéen, Mamady Keita, découvre Io-jima. Rapidement, une école s'ouvre, et devient le haut-lieu de la percussion africaine made in Japan. Chaque année, elle accueille 5 boursiers. Leurs journées sont bien remplies car, outre le tam-tam, c'est pas les activités qui manquent ici. Ainsi, ce sont aussi eux qui nettoient les routes et le littoral ou entretiennent les espaces verts et les bois.

dimanche 24 mai 2009

Kizue Yamashita

Human Nature

Kizue Yamashita. C'est la vigie de Io-jima. Elle la sillonne à longueur de journées, le nez au vent ou dans la végétation, toujours à tailler une bavette dans son parc, à errer sur le port, à cueillir des pousses de bambous, à arracher des herbes folles, ou à fleurir la tombe de son époux. Sa mémoire est un peu rouillée, pas ses zygomatiques. Kizue est la moins timide des mamies qu'on a croisées, et c'est la seule à avoir tenté spontanément de papoter avec nous. Pour parler de la pluie et du beau temps, mais c'est déjà ça...

Kazuo Iwakiri

La Force tranquille

Kazuo Iwakiri. 81 ans. Mémoire vivante de l'île. Le disque dur est plein, saturé de souvenirs qui n'ont pas été consultés depuis un petit moment, mais Kazuo parvient à en extraire encore un paquet, et des pas tout récents. Il se revoit, jeune, à picoler avec les anciens pour leur soutirer des infos sur l'île et sur son hymne, l'ureshi medeta – dont il est aujourd'hui le griot. Et puis, il se souvient de Io-jima pendant la Seconde Guerre Mondiale. De ce jour où il a dû fuir un chantier pour se réfugier dans la montagne alors que des bombardiers survolaient l'île. Et de ces années de disette qui l'ont dégoûté pour toujours des patates douces.

*L'ureshi medeta (qui signifie littéralement « heureux & heureux » est l'hymne de l'île. Constitué de cinq couplets, il se transforme selon la couleur de la soirée et se transmet d'homme à homme. Seul le doyen de l'île peut le chanter en entier et tenir le tambourin qui scande son rythme. Les autres hommes forment le choeur, la ronde, et le suivent. L'homme qui détient les couplets les plus complets sur Io-jima est Kazuo Iwakiri. Ce n'est pas le doyen de l'île, mais c'est le plus curieux. Alors c'est lui qui mène la danse ici.

Desperate housewives?

Elles s'appellent Yuko et Yoriko. Elles ont la trentaine. Elles vivent à Io-jima depuis 4 ans. Leur mari a décidé de vivre sur l'île et elles l'ont suivi. Par amour. Leurs débuts ont été difficiles. Elles ont beau louer la gentillesse de quelque voisin ou l'aide mutuelle qu'elles se sont apportés, l'angoisse les a souvent étreintes. Pas évident de se comprendre avec les petits vieux – surtout quand ils parlent le patois du coin –, de se plier au mode de vie insulaire, à ses us et coutumes, ni de se heurter à l'étroitesse d'esprit de certains.

Mais elles tentent de s'adapter. Leurs aînées, telle Junko, n'y sont toujours pas parvenues.

Junko Ôyama

Nurse Betty

Junko est la femme de Tatuo Ôyama, le maire de Mishima*, natif de Io-jima. Elle tient l'une des deux épiceries de l'île. C'est le magasin de Monsieur. Mais il n'est jamais là. Chacun vit sa vie, indépendamment de celle de l'autre. Junko n'en fait pas un mystère : elle le vit moins bien. Ça fait 25 ans qu'elle essaie d'oublier sa région natale de Nagano, mais rien à faire : Io-jima, elle ne s'y fait pas. Son seul réconfort est un sitcom coréen qu'elle chérit pour son comédien vedette. Il a 32 ans et vient de se marier récemment, mais ça ne gâte en rien son voeu le plus cher : le rencontrer.

*Io-jima est une des trois îles de Mishima. Les deux autres s'appellent Takeshima et Kuroshima. Les élus de Mishima vivent à Kagoshima, sur le continent.

Yuko Hirata

Madame Butterfly

C'est la Femme japonaise modèle. La femme de Masaaki Hirata, chef du bureau de poste et homme heureux. Epouse aimante, mère émérite de trois beaux enfants, cordon-bleu 5 étoiles (son cheese-cake est sans doute l'un des meilleurs gâteaux au monde, à en renier ceux de sa propre mère), Yuko participe également aux tâches allouées aux femmes ici : préparer les fêtes, les réunions et autres soirées pour que les hommes picolent et bouffent à l'aise, en gros. Comme d'autres femmes de l'île, elle se dit qu'une fois ses enfants majeurs, elle partirait bien à l'étranger. On aimerait la croire. En attendant le grand voyage, elle s'évade sur son piano : Czerny, Badarzewska... tandis que Masaaki, rêve qu'elle lui joue la sonate au clair de lune... A la voir, on ne peut s'empêcher de se demander ce qui se cache derrière sa constante jovialité. Alors, sourire de façade, ou bonheur insoutenable?

Yoriko et Hideyoshi Imabeppu

Maîtres à bord

Elle aura été comme une mère pour nous... Yoriko est la femme à tout faire de l'île, le capitaine du navire Io-jima pourrait-on dire. C'est elle qui gère le Center. Toujours au four et au moulin, à faire 36 choses à la fois, sans compter ses heures, on peut aussi bien la croiser sur le port à checker les colis en provenance du continent qu'aux onsen à accueillir les petites vieilles rhumatisantes. Ça fait un petit moment maintenant qu'elle s'occupe de tout le monde, et elle aimerait bien s'occuper d'elle désormais... et de son mari, Hideyoshi, le capitaine du Mishima-tsu, un bateau sur lequel il emmène pêcher des touristes.

Sur ces photos, on peut apercevoir Judy et Ramu (Lamu), qui sont comme leurs filles. Mais les apparences sont trompeuses, et ces deux chiennes n'effacent toujours pas le souvenir des deux précédentes qui ont quitté le navire l'année dernière...

Kazuyoshi Tokuda

Rencontre du 3ème type

Ancien employé des usines de soufre, Kazuyohi Tokuda est aujourd'hui chargé de gérer les affaires courantes du port. Mais il se transforme bien souvent en véritable guide touristique, une casquette qui lui va plutôt bien : Kazuyoshi est une source intarissable d'histoires sur Io-jima. L'une de ses plus fameuses? Il y a deux ans, un soir, il alerte tout le village par téléphone : un OVNI survole l'île. Une fois dehors, le nez en l'air, les curieux déchantent vite : pas la moindre soucoupe à l'horizon. Alors, canular? Non. Kazuyoshi a même croqué l'engin venu d'ailleurs et envoyé son dessin à ses supérieurs de Kagoshima. Avec de la chance, il traîne peut-être encore dans un de leurs tiroirs...